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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 07:58

Aujourd'hui c'est jour d'anniversaire ; celui de Courtecuisse qui a… Au fait, quel âge as-tu, Courtecuisse ?

-        Ben… officiellement j'ai… attends : cinquante six moins quatre égale cinquante deux plus trois, ça fait cinquante cinq sauf mes cinq années pendant lesquelles j'ai perdu mon passeport, voilà : ça doit faire cinquante et un tout rond !

-        On peut savoir à quoi riment ces comptes d'apothicaires ? Interroge Josette étonnée par l'erreur criante du calcul

-        Ben voilà, ma p'tit dam', je me suis rajouté un an because que cinquante et un c'est mon chiffre d'apéro fétiche : t'as jamais entendu parler du pastis cinquante, non ?

-        Ah oui ! le pastis 51 ! j'y suis, c'est le pastis du sud…

Toute la gang band fait semblant de s'amuser gentiment mais, le cœur n'y est pas car une échéance terrible s'approche à pas de géant ; les cousines québécoises avec le baron P de la B vont rentrer au pays car leur séjour, plus ou moins gagné, tirant à sa fin, elles ont dû se résoudre à l'irrésoluble : retraverser l'atlantique et aller se cailler les miches dans leur Québec natal.

Moins trente huit degrés centigrade aux derniers relevés annoncés par la météo des neiges.

-        Vous avez tous votre passeport ? Darling, soucieuse, sort le sien pour montrer à tous l'objet de sa question. Puis, elle se met à sangloter dans sa manche.

-        Bouhouhou ! lui répond Josette Jeu veuuuux pas parrtttiiiiir, on s'amuse trop chez les cousins… Bouhouhou !

Courtecuisse, qui peut être également très finaud quand il veut, pourvu que ce soit avant dix heures du mat',  Courtecuisse, donc, sentant le mélo arriver, prend une profonde inspiration et déclare :

-        Holà ! Vous pensez tout de même pas que vous allez nous quitter comme ça ?  C'est mon anniversaire et je vous invite tous à aller sabrer le champagne avant de vous bourrer dans votre avion. J'ai un poteau de régiment qui tient un rade à Roissy village et qui sera vachement joyce de me revoir, attendu que je lui dois de l'artiche…

Sitôt dix, si toto fait : nous voici devant "Chez Momond" de Roissy et notre héros inviteur pousse la porte, entre d'importance et va tout dret au comptoir suivi de la troupe à la triste figure.

-        Il est là Momond ! envoie-t-il d'une voix qui tutoie l'accent corse ; un gros bonhomme se tourne et d'une voix vraiment corse, il susurre,

-        Hé ouaiye, qui le demande ?

Courtecuisse le regarde, le scrute, le dévisage, l'envisage puis il lâche lâchement :

-        Ho putain ! C'est bien toi Momond ? T'as pas changé, hein ? Toujours les mêmes rides…

 Le Momond en question a beau froncer ses  gros sourcils-balais, il ne reconnait pas le malotrou qui l'interpelle… on admire tous le travail interne qui se dessine sur son visage bouffi et soudain, la lumière l'éclaire :

-        Per la madona ! Courtecuisse le boit sans soif ! Ha ben ça alors, qué que tu fais si loin de ton territoire ?

-        Cherche pas, amico mio, et ouvre nous deux bouteilles de ton meilleur champ': c'est mon annif et, bien sûr, tu es invité.

Momond, il a juste commencé à vouloir écouler un vieux champ' genre Mildiou- Letiède, si vous voyez ce que je veux dire, mais son grand ami de trente ans Courtecuisse le boit sans soif, s'est fâché tout rouge alors l'autre nous a sortit une veuve Cliquot de derrière les fagots qui ne demandait qu'à satisfaire son bonhomme.

Six à douze… Traduisez : six bouteilles pour douze gosiers… Avec les blagues salaces qui vont avec;  pour moi, les blagues salaces, ça lasse pas.

Je ne vous ferais pas l'affront de vous les raconter ici : elles sont inracontables.

Toujours est-il qu'au bout d'une heure tout le monde dansait sur les tables même les clients de ce beau bar qui re commandaient ce champagne qu'on leur recommandait…

Et puis, nous avons eu droit aux bans applaudisseurs à chaudes mains pour tous les futurs embarquants.

Et puis, ce furent les embrassades amicales et plus car affinités : tout le monde aimait tout le monde car tout le monde aimait le champ'. Cunégonde se frenchait avec Courtecuisse, Djosette embrassait chaudement Chaude-Oreille, Darling, toute tremblante léchait la pomme à la Tremblante et le Baron se congratulait tout seul. Au bout de trois minutes les embrasseurs changeaient de cavalière, pour nous laisser entrer dans la danse.

Ca a duré le temps d'un au revoir, mes frères…

Et puis ce fut le départ de ce bar beau sous les mouchoirs agités de ceusses qui restaient dans cette France si profonde qu'un canal s'est pendu (sic)

J'ignore comment il a fait, mais Courtecuisse s'est débrouillé pour embrouiller son vieil ami et il s'est fait mettre la note sur son ardoise veille de vingt ans. Ha, il est fortiche mon pote.

Arrivés à l'aérogare de Roissy Charles de Gaulle, la gang band y allait à reculons… Hé, c'est pas une image : pour allez vers la salle d'embarquement les québécois reculaient vraiment au lieu d'avancer.

C'est là qu'on s'est aperçu qu'il manquait le Baron ! Tabernak ! Où donc s'était-il fourré çuilà ?

Billet enregistrés : pas de Baron.

Salle d'embarquement : pas de Baron

Et au moment où tous se levaient pour suivre l'ordre d'embarquer, le haut parleur de service demande aux passagers de se rasseoir et d'attendre…

La rumeur enfle et les visages palissent : c'est une alerte à la bombe.

A cet instant, arrive le Baron qui a remis sa moustache et qui nous fait un bon gros clin d'œil à travers la vitre : ce sera la dernière image que nous aurons de nos chers cousins.

J'apprendrai par un mail de Cunégonde que notre Baron avait eu des honneurs à rendre à une dame qui prenait un vol pour Sydney et il n'avait rien trouvé de mieux que de faire une fausse alerte à la bombe pour finir ce qu'il avait commencé.

Quant à la remise de sa moustache… Mystère.

Nous sommes rentrés à Ganges, tristounets car la vie ne sera plus ce qu'elle avait été et d'ailleurs, dans le square à côté du bar de Courtecuisse, la tête de la statue d'Emile Planchon est un peu penchée depuis ce jour là….

 

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commentaires

M
Ben , c'est ça le malheur ! Il a fondu en larmes jusqu'au fond de mon cœur noyé par le chagrin.<br /> <br /> Désolée. C'est la Cunégonde qui s'est emparée de mon clavier. Elle va s'en remettre, je la connais la crapaude. lol
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M
Si c'est pas malheureux de profiter de mon absence pour filer à l'anglaise avec la veuve Clicquot et le Courtecuisse à Cunégonde. Jamais, je n'aurais eu le courage d'assister à cette déchirante<br /> finale. Trop tard pour les regrets, le mal est bien fait. Adieu veau, vache, Poissard et cuvés...
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A
<br /> <br /> On te l'avait laissé bien au chaud...<br /> <br /> <br /> <br />
D
C'est un déshonneur que de remettre sa moustache pour aller au bout du monde.
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A
<br /> <br /> A mon humble avis notre Baron est un homme donneur qui ne lâche rien.<br /> <br /> <br /> <br />
D
Par curiosité, la tête de la statue de Planchon est-elle penchée à gauche ou à droite ?
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A
<br /> <br /> Comme elle est adroite, elle penche à gauche...<br /> <br /> <br /> <br />
D
Ben voilà ! On s'attache et ensuite faut se détacher. Même le baron a remis sa moustache. Plus de pastis, on mangera de la réglisse. Adios la gang band. Je vous aimais bien, tu sais.
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A
<br /> <br /> Comme dit l'Emile<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : La fée Lée qui s'est penchée sur mon berceau avait un lumbago carabiné mais elle m'a appris que même n'étant pas le meilleur, on peut sourire du pire.Ainsi, l'humour des mots m'a pris très jeune et ne m'a jamais lâché.Pourvou qué ça doure.
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