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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 13:47

L'autre soir, Courtecuisse a remis quatre tournées, puis tout le monde est allé se coucher même Mimi le représentant en produits d'entretien; Lui il est marrant avec sa devise de mi-notes mi-robolante : "Do mi si la si ré si fa si la si ré si la si ré do ré". Il appelle ça la chanson de la propre maison…

Courtecuisse, le magnifique a eu le dernier trait d'humour :

-        Allez… si, si ! tous au dodo Mimi, …

Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais les grands moments humoristiques de notre bistroquet sont toujours quand sa raison déraisonne pour cause de brumes éthyliques…

C'est le lendemain que Cunégonde et Courtecuisse nous ont fait le coup du père François.

Les volontaires pour une randonnée pédestre, c'est à dire les Québécoises, Courtecuisse, Chaude Oreille, le Taiseux et votre serviteur étant prêts à partir dès neuf heures, nous sommes allés visiter quelques paysages du coin et chacun nous gratifie des niaiseries de bon ton émises lorsqu'on découvre un coin :

-        C'est magnifique s'extasie  Djosette comme si elle avait pris de l'extasy

-        C'est formidable s'écrie Darling d'un couinement fort minable

-        Ho que c'est beau ! se pâme Cunégonde en avalant un placébo

-        Mais ! se met à rimer le poète Courtecuisse, ce n'est pas que beau, c'est beau et mien !

-        Hein ? Quoi ? Où sont ces bohémiens ? questionne le taiseux un peu largué

-        Dans la caravane car le chien aboie ! finasse Chaude-Oreille et louchant sur le dargeot agité de Darling

-        On se caaaaallllme !

Je suis obligé de hurler pour stopper ce flot de jeu de mots laids qui, de toute façon, ne font que des gens bêtes.

-        On va s'arrêter ici pour pique niquer propose-je à la cantonade

-        Pourquoi pique ? demande d'un air lubrique réfractaire, Courtecuisse, en louchant sur le décolleté bombé de Cunégonde.

C'est ensuite que l'affaire s'est gâtée : il manquait une bouteille de vin et pas du plus trace… un château Laffitte 2005 que j'avais emporté pour se rincer le gosier après le fromton. Faisant le tour de l'assemblée de mes yeux scrutateurs, je vois Cunégonde loucher d'un regard louche puis  Courtecuisse rougir de rougeurs suspectes autour des pommettes. 

-         Ha les enviandés ! Vous avez pris une longueur d'avance ! croassais-je en m'adressant aux deux exécuteurs de cet impérissable drame : le  "rouge et le noir" mais eux c'était sans le noir

-        T'voulais quand même pas qu'on prenne un breuvage pour s'faire une brosse, non ? Cunégonde est en train de me signifier que c'est pas avec de l'eau claire qu'on prend une biture

-        Tout de même ! m'exclame-je, un château Laffitte 2005 !

-        Et pis, continue-t-elle, en 1780, ton Lafayette l'est allé tout dret aider les amerloques alors qu'on avait déjà les rosbifs sur le rable, alors son château… on en a rien à cirer !

-        Mais non, cousine, c'est pas château Lafayette mais château Laffitte !

-        D'toute façon, c'est la faillite si y'a pus d'vin, pleurniche notre Cunégonde toute en tristesse.

-        Allez, mes amis, rassurez-vous car vous connaissant bien j'avais prévu le coup, ris-je en sortant de mon sac à mélisse un magnum de "Château Gay 2008" 

-        Qu'c'est ce vin là ? questionne le Taiseux-qui-parle, ce nom m'interpelle mais ce nom de vin est vain dans ma mémoire

-        C'est un vin qui rend gai ou qui rend gay ? s'inquiète Chaude-Oreille

-        Ben, figurez vous, dis-je à l'assemblée défigurée pas l'étonnement, que je connais personnellement et en personne la châtelaine de ce magnifique endroit; elle s'appelle Claire des Six Rois et elle élève son vignoble et sa famille dans son château qui est, au demeurant, très gai…

-        Ha… pas gay ?

-        Bon, écoute, soliloque-je, j'ai pas été y mettre mon dargeot au milieu mais qu'est-ce que ça changerait, après tout ? Tu n'ignores pas que les talents artistiques des homos sont plus développés que ceux des hétéros et sans eux, la France serait passée à côté de pas mal de poésies, d'écritures, de peintures, de danses...

-        Et de fabricants de cages, rigole Courtecuisse le roi de la finesse.

-        Mon Dieu, il est complètement folle ! C'est Chaude Oreille qui essaye bêtement d'imiter la façon de parler des homos, Ha j'ai envie de le prendre au mot…

-        Ah, si vous saviez, Môssieur Chaude-Oreille, renvoie Courtecuisse : les gens que vous essayez de copier en ont autant sur nous et ils sont beaucoup plus fin que ça, la preuve je connais au moins dix clients de votre banque qui en sont et que vous ignorez…

-        Ah bon, et qui donc ?

-        Vous voyez que vous ignorez…

Coin bouché, Chaude-Oreille y met son mouchoir dessus et nous pouvons attaquer le pique nique sans mauvaise pensée quand, tout à coup, on entend une bruit de branches remuées dans les taillis ; Un homme en sort : hirsute, pas rasé depuis l'an pèbre, habillé comme l'as de pique qui se tiendrait moins à carreaux que la mère Coupatrèfle, et dans les yeux, une lueur de folie douce comme un Lepéniste qui viendrait d'être élu président d'une association reconnue d'utilité publique…

-        C'est la fin du Moooooonde ! couine-t-il d'une voix taverneuse, nous allons tous mourir dans l'ignorance !

-        Quéqui y'a mon bon monsieur, votre dame vous a fait des misères ? questionne prudemment Courtecuisse

-        Mécrééééants ! Suppôts de zitoires,l'âne a le fait bête et vous t'aussi ! La fin du monde approche !

-        Ben, au moins ce sera la fin de la faim, finaude Chaude-Oreille

-        Riez, riez pendant qu'il vous reste encore des yeux pour pleurer… Tiens, pourquoi je dis ça, moi ? Il réfléchit péniblement, Ah oui : La fin du Monde est pour dans quinze jours, ensuite vous ne pourrez lire que des insanités de sanisettes payantes ! Paaaauuuuuuuvres gens !

-        Ah? Et sur quoi vous basez-vous pour être sûr que c'est la fin du monde, cher monsieur ? Demande poliment correcte Cunégonde qui en a marre de voir la bouteille de Château Gay toujours pas débouchée.

-        Je le sais, je le saaaiiiiiiis ! Et vous aller le savooooiiiiiir car j'ai mis une bombe à retardement dans les rotatives du journaaaaaaal ! Et cette bombe va péter dans quuiiiiiiiinze jour !!! Au solstice d'hiveeeeeeer !

-        Mais quéqui raconte le frapadingue, s'interroge Le Taiseux-qui-s'interroge, de quel journal parle-t-il ?

-        Je paaaaaaarle du journal  "le Moooooonde"

Sous les applaudissements soulagés de la gang Bande, qui attend toujours pour monter à Paris, si vous voyez ce que je veux dire…

 

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commentaires

D
Évidemment, ce ne sont que des tant de trop qui me détendent autant que la tente de ma tante emportée par le temps.
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D
Je japonise ? Haha ! Pourtant je ne sais pas comment faire la cour bête.
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A
<br /> <br /> Tu fayottes, Di, tu fayottes...<br /> <br /> <br /> <br />
M
Je relis et je retrouve des perles cachées. Jeu de mollets et de jambettes Ha,ha,ha.. T'es pas possible Marcus, après toi, la fin du monde ...
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A
<br /> <br /> Le fait de cacher des perles m'a été inspiré par un grand maître: Georges Brassens chez lequel j'arrive encore à découvrir des finesses de texte ou de musique 30 ans après sa mort et je trouve ça<br /> exquis<br /> <br /> <br /> <br />
J
Et ^près nous le déluge...Le Monde va exploser ? ça va faire du bruit dans Landerneau hein Lénaïg !<br /> bonne idée je vais vider ma cave avantle solstice, il doit bien rester une bouteille planquée d'avant guerre, une de celle que les ...petits hommes verts n'auront pas, château Gay ou Chasse<br /> spleen... du goulayant<br /> bizzzzzzzzzzzzzzzz
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A
<br /> <br /> Gaffe que les petits hommes verts ne finissent pas noirs...<br /> <br /> <br /> <br />
D
Et puis y'a les Jockers qui ne font pas d'écrits vains. La fin du monde peut bien arriver. Pour moi c'est une happy hour à chaque fois que je relis ce texte. Je fais une over dose à cat.
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A
<br /> <br /> tu japonises, Di, tu japonises...<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Marcus Santner
  • : La fée Lée qui s'est penchée sur mon berceau avait un lumbago carabiné mais elle m'a appris que même n'étant pas le meilleur, on peut sourire du pire.Ainsi, l'humour des mots m'a pris très jeune et ne m'a jamais lâché.Pourvou qué ça doure.
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