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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 21:00

Ah… Pourtant la journée avait bien commencé.

Ma Poissard avait fait exprès de renverser la poubelle parce que "j'avais qu'à aller la vider hier soir", la radio annonçait quinze cents chômistes supplémentaires et dix pour cent d'augmentations des impôts, le ministre de l'écologie s'était fait gauler en train de jeter ses ordures dans une décharge réservée aux gitans et Gérard Depardieu suivait un régime qui lui avait fait déjà fait perdre, en quinze jours, deux cents grammes et cinq mille euros…

Une journée de rêve à l'horizon, quoi.

Je décide illico de laisser le magasin à ma serveuse en chef, j'ai nommé la grossissime Poissard, et je vais boire un p'tit caoua chez Courtecuisse mais qu'elle n'est pas ma surprise en voyant le rideau de fer de son bistrot complètement closed…

Je tape et, à travers le rideau, j'entends :

-        Vos gueules les mouettes ! Mort aux gons et vive le binard du Languedoc

Je reconnais la voix passablement trainante et embrumée de Courtecuisse, ce qui me laisse à penser qu'il est passablement bourré. Huit heures du mat', c'est tout de même un poil tôt donc, ca ne peut être que la suite de la veille. Et faisant écho à mon Courtecuisse préféré une voix féminine mais aussi embrumée qui l'accompagne

-        Za z'est ben vrai, ceusin !

Jésus, Marie, Bénef, me dis-je, on dirait que c'est la voix de Cunégonde qui aide Courtecuisse à déguster les produits régionaux.

Pour entrer dans le bar, je passe par derrière et le pestacle qui s'offre gratuitement à mes yeux ébahis dépasse l'entendement et le visionnage : nos deux néo cousins jouent les tastevins de concert ; une dizaine de cadavres jonche le sol de la scène du crime et Courtecuisse qui m'explique à basse et inintelligible voix :

-        Ah... Boizard… avé Gunégonde on va égrire un film qui z'appellera "audant en emborte le vin" et je zerai le z'héros…

C'est à ce moment là qu'arrive la morue régulière à Courtecuisse, je vous parle de la maîtresse de l'amant de Mâme Courtecuisse, P'tit Louis.

Voyant ce tableau de désolation dans le bar de son barbeau elle devient toute rouge sans passer par les couleurs intermédiaires.

-        Mais qui c'est cette radasse ! Entame-t-elle en guise de compliment de bienvenue

-        Z'est mon azociée hoquette Courtecuisse d'un ton en miette

-        Ah ouais ? Et elle va s'associer à quoi, cette pouffiasse ? Rugit la lionne blessée

-        A ma nouvelle garrière de broducteur de film zur le nœud logique

-        Il veut dire l'œnologie intervins-je pour calmer la mère démontée

-        Ho, vous, ta gueule ! Les connards qui fréquentent mon connard de mari sont tous des connards ! prose-t-elle dans une recherche littéraire avancée

-        Mais envin Minouge, z'est une azzociazion zans but lugrativ, z'est jusde bour goûder le vin bredouille mon ami de cent ans, Courtecuisse le magnifique

-        Taaa gueeuuuule ! s'époumone la morue du barbeau,

-        La dienneuuu, lui répond l'écho sorti des gorges escarpées de Cunégonde, elle a bas vini l'agace bissette de jouer la mouche à marde ?

-        Dis, la grognasse de service, on t'a pas sonné, pétasse !

C'est sur ces entrechats voluptueux agrémentés d'un grand moment de littérature proche du prix Goncourt qu'arrive la femme de ma pauvre vie : la Poissard en personne et demi qui, écoutant la rumeur enrhumée, à lâché notre magasin pour venir au secours de sa compagnone de fortune.

-        Quéqu'elle a la canadienne, elle veut se faire enfiler ? Pourtant, fait pas encore trop froid ? humorise ma libellule.

Et là, mes amis, s'ensuit une réaction en chaîne que même Oppenheimer n'aurait pas espéré :

Voulant se relever Courtecuisse agrippe, sans vaccin, la robe de Cunégonde qui se retrouve illico en calbar/soutif; Croyant à une manœuvre provocatrice de stripteaseuse de Montevideo, la morue à son barbeau enlève son corsage… oui mais elle, elle a pas de soutif et on dirait la femme à Strauss Khan tellement elle a les seins clairs…

Ne voulant pas être en résidu, la mienne, aussi sec, fait sauter sa devanture et nos trois catcheuses penchées se toisent pour évaluer quelle sera la meilleure attaque, laissant libre cours à leur poitrail libéré se balançant au gré de leur mouvements féministes ; Pendant un instant, le temps suspend son vol puis, décidant que la meilleure attaque c'est la défonce, ma Poissard se saisit de son arme naturelle droite et en file un méchant coup sur la tronche à Cunégonde qui, trouvant le mamelon appétissant, l'attrape entre ses canines très incisives; pendant ce temps la mère Courtecuisse se saisit de la Cunégonde en folie et commence a lui faire un double Nelson alors que celle-ci essaye de faire un ciseau étrangleur à la taille de ma Poissard mais, hélas, trois fois hélas, ses jambes sont trop courtes pour faire le tour de la propriétaire et la voilà au sol, terrassée par ses deux antagonistes qui s'assoient dessus et comme elles n'ont plus leurs dessous…

Ben oui… elle n'ont plus de dessous et se trouvant toute les trois sans dessus dessous, elles arrêtent l'agressivité du combat et la transforment en mêlée amoureuse…

Ouais, vous avez bien lu, elles nous font une salade de gousses les Lesbo's girls.

Comme nos cousins primates les bonobos, elles ont transformé une guerre en amour, c'est pas beau, ça ? Et de cette mêlée avant-gardiste monte la mélodie de trois cœurs qui chantent en chœur:

-        Quand les hommes vivront d'amour,

-        il n'y aura plus de misère

-        et commenceront les beaux jours,

-        mais nous serons morts mon frère

-        Quand les hommes vivront d'amour

-        Ce sera la paix sur la Terre

-        Les soldats seront troubadours

-        Mais nous serons morts mon frère.

-        (au refrain)

Je vous jure, mes frères, j'en ai pleuré et ça a dessoulé Courtecuisse

Ah que je ne regrette pas que ma mère ait été une femme !

J'aime les femmes !

Heu… à part celles qui emmerdent leur mari cause qu'il a pas vidé la poubelle…

Si vous voyez ce que je veux dire…

 

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commentaires

M
Cunégonde se remet lentement de sa cuite. Arrivera T'elle à faire que Courtecuisse se voit un grand homme dans ses yeux ? :-)))Bises.
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A
<br /> <br /> Grand, j'ignore mais double... à coup sûr !<br /> <br /> <br /> <br />
D
Bravo pour le match de corps à corps entre trois pros en déclenchements de bagarres. Courtecuisse peut pas rester trop longtemps sans payer une nouvelle tournée. Le manque de liquide, c'est<br /> souffrant. J'en pleure à la fin, comme monsieur Poissard. La preuve, voici une (larme) que je mets en parenthèse pour ne pas qu'elle s'échappe dans l'écran. C'est beau l'amour entre ces mégères de<br /> premier ordre. Si tous les gens de la terre ne faisaient que des batailles littéraires, plus personne ne mourrait par la famine, la guerre, la torture, la faim, l'esclavage moderne ... et etc. À la<br /> prochaine ami Marcus.
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A
<br /> <br /> Le message sublime inal est bien passé: le poète affirme que la femme est l'avenir de l'homme; en tous cas, si les femmes étaient chefs de gouvernements il  y aurait beaucoup moins de<br /> guerres car une mère refusera toujours d'envoyer son fils se faire tuer...<br /> <br /> <br /> Merci de fréquenter un type aussi peu fréquanrable que Coutecuisse... Biz<br /> <br /> <br /> <br />
J
un débat de déesse qu'a tourner à l'orgie... ou est DSK ?<br /> c'est drôle ce rechignement à vider les poubelles !<br /> bizzzzzzzzzz
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A
<br /> <br /> On m'apprend à l'instant que DSK serait un fervant lecteur de ces épisodes...<br /> <br /> <br /> Biz<br /> <br /> <br /> <br />
L
Hé hé hé, Marcus, comme je te l'ai indiqué sur facebook, moi c'est le dessin, qu'on ne voit pas ici, qui me plaît le plus ... Mais encore une fois voici un épisode truculent de fond et de forme, où<br /> M'sieur Poissard nous narre les derniers événements ... mais il se pourrait qu'il en rajoute un peu, beaucoup, emporté par des fantasmes érotiques qui tendraient à prouver, si besoin était, que :<br /> oui, il aime les femmes ! Ces dames se sont lâchées, dans un méli-mélo qui ressemble à un tableau de Picasso ! Je suis contente pour Cunégonde, dont l'honneur est sauf, sa mousse de secours est<br /> toujours là, personne ne verra ses deux oeufs sur le plat ... ;-)))
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A
<br /> <br /> Pour info : Dubout était un admirateur de Picasso<br /> <br /> <br /> Biz<br /> <br /> <br /> <br />
D
Je suis encore dans la nuit mais je reviendrai pendant le jour. Je suis trop knockée pour penser à cette heure.
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  • : Marcus Santner
  • : La fée Lée qui s'est penchée sur mon berceau avait un lumbago carabiné mais elle m'a appris que même n'étant pas le meilleur, on peut sourire du pire.Ainsi, l'humour des mots m'a pris très jeune et ne m'a jamais lâché.Pourvou qué ça doure.
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