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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 14:29

-        Parle-avec-les-yeux!

Cette appellation est, en réalité, la traduction du nom Iroquois de ce fier guerrier, muet depuis l'âge de  trois ans. Vous donner sa version Iroquoise ne m'est malheureusement pas possible car je ne maitrise pas suffisamment ce dialecte que les amérindiens de la tribu ne distillent que parcimonieusement, comme le patois chez nous.

Le fier guerrier mesure, au bas mot, un mètre quatre-vingt-dix et lorsqu'on le voit pour la première fois, on est frappé par ses yeux de loup, des yeux immenses, gris, profonds, et par la variation de sentiments qu'il arrive à y exprimer.

Sa musculature puissante, alliée à son port de tête altier, donne une impression d'efficacité tranquille.

Avec lui, la conversation est relativement simple : c'est l'interlocuteur qui la fait au gré des refus ou des acquiescements de Parle-avec-les-yeux.  

La conversation normale entre deux individus est un échange alternatif de mots, là, l'interlocuteur doué de parole remplace celui qui ne l'a pas.

-        Parle-avec-les-yeux! La nuit à été bonne ?

-        J'obtiens un rapide acquiescement de tête qui doit me suffire pour continuer

-        Es-tu prêt pour m'emmener à la cascade du crâne?

De ces bras entrouverts, il me montre son solide coutelas accroché à sa ceinture ainsi qu'un tomawak orné des signes de sa tribu, puis il passe les anses de sa besace sur son épaule.

    Sans autre palabre inutile, d'un petit geste du bras, il m'invite à le suivre et nous voici en route pour la cascade du crâne, lieu sacré ou je dois pouvoir étudier la façon dont ses ancêtres faisaient monter leurs braves vers les prairies éternelles.

Il chemine le premier en s'arrêtant parfois pour écouter le vent ou sentir les odeurs qui peuplent la prairie.

Ses yeux, deux fentes quasi fermées par l'intensité du soleil, scrutent constamment les alentours.

Puis soudainement, il s'accroupit, m'ordonnant avec sa main de faire pareil et, d'un doigt sur les lèvres, me demande le silence absolu.

      Nos restons immobiles moins de deux minutes et un frottement irrégulier, mais assez proche, le récompense de sa patience : lentement, son doigt se pointe vers un taillis. J'ai beau écarquiller les yeux, mais pour moi, ce taillis reste un taillis et devant l'insistance de son regard, je scrute plus précisément et qu'elle n'est pas ma surprise en m'apercevant que la grosse branche du taillis en question n'est rien d'autre que le corps d'un serpent immobile; puis je remonte pour voir une tête énorme qui darde une langue triangulaire pendant que le bruit recommence : on dirait un bruit de noix frottées les une contre les autres.

Alors, avec une rapidité incroyable, Parle-avec-les-yeux, qui avait lentement sorti son coutelas, fait un geste d'aller retour avec son bras et… la tête du serpent, détachée du reste, regarde, avec regret ai-je l'impression, son  corps se tortiller en actionnant ainsi sa sonnette faite d'écailles.

Cette séparation de corps s'en suit d'un petit rituel de la part de Parle-avec-les-yeux: tenant le crotale dans sa main droite, il fait des signes cabalistiques vers le ciel tout en sautant, en cadence, d'un pied sur l'autre. Sans qu'il me l'explique, je suppose qu'il remercie ses dieux car, sitôt fini sa danse, rapidement son coutelas ouvre le serpent, lui enlève la peau qu'il roule et enfoui corps pelé et peau dans sa besace. Un futur repas très prisé par tous les indiens d'Amérique.

     Toute l'action n'a pas duré dix minutes et devant ma figure étonnée, Parle-avec-les-yeux me fait une sorte de grimace qui doit vouloir dire "C'est la vie"…

Puis, nous reprenons notre marche entrecoupée de petites découvertes dont Parle-avec-les-yeux me fait profiter : des traces fraiches d'ours, un renard qui s'enfuit au loin, un aigle qui tourne lentement dans le ciel et même un miaulement de puma qui doit avoir capturé son repas mais qu'on ne voit pas.

Enfin, au bout de trois longues heures fatigantes, en tous cas pour moi, nous descendons dans un creux qui nous fait longer un ruisseau; devant une cascade je me dis que nous sommes coincés mais Parle-avec-les-yeux me fait signe de le suivre et… nous traversons la cascade, pour déboucher sur une petite vallée toute verte.

A cet instant, Parle-avec-les-yeux se tourne vers moi, m'attrape par les épaules et, avec ses yeux si profonds, me fait comprendre que cet endroit ne doit pas être divulgué à qui que ce soit; de ma main droite ouverte, j'assure que ce secret ne passera jamais de l'autre côté et Parle-avec-les-yeux me fixe longuement pour sceller notre pacte.

Ce que je découvre est tout bonnement incroyable et je note minutieusement les emplacements des cranes, les morceaux de perches calcinées et les armes des défunts rangées comme pour hiérarchiser le mérite de chaque brave qui s'est élevé vers les chasses éternelles. Ces notes sont uniques et je doute qu'un blanc encore vivant n'en possède de pareilles ; destinées au National Muséum of the American Indian, elles ne serviront qu'a comprendre la vie riche de ces gens qu'on appelait "sauvages"

Pendant ce temps, Parle-avec-les-yeux fait vibrer son corps de petits spasmes en lançant vers le ciel de ses ancêtres des regards emplis de déférence.

Mes notes terminées, nous repartons et je regrette que Tourne-autour-de-l'ours, le chef de la tribu, m'ait interdit de prendre mon appareil photo; mais si moi je regrette, lui, il doit avoir de bonnes raisons… Que je comprends et honore car les hommes blancs, en général, ne respectent rien et surtout pas les coutumes indiennes.

Nous repartons et, arrivés au camp, la tribu entière est là pour nous accueillir: les femmes près des tentes et les hommes autour de leur chef majestueusement coiffé de ses plumes d'aigle, les bras croisés en signe d'apaisement.

-        Alors, mon frère Mains-qui-sauvent a trouvé le cimetière de nos ancêtres? Son ton est très amical.

-        Oui, Tourne-autour-de-l'ours et ceci grâce à ton fils, Parle-avec-les-yeux! Je désigne le grand gaillard.

-        Voilà longtemps que la vie de mon fils t'appartient mon frère, et je sais que tu ne révéleras jamais l'endroit où il t'a emmené.

Quand il dit que la vie de son fils m'appartient, il fait référence à cette vieille histoire d'il y a quinze ans : j'étais un touriste peu respectueux et bardé d'appareils photos qui venait voir "l'indien dans la réserve" et me promenant tout seul au bord de la rivière qui bordait leur campement, je vis un corps se tortiller; tout de suite je compris que le papoose d'à peine trois ans qui se tenait la gorge ne pouvait plus respirer. Je lui ouvris la bouche et je compris qu'une bête venimeuse, certainement un bourdon, l'avait piqué et que sa gorge enflée ne laissait plus passer l'air nécessaire à sa vie. Ses yeux magnifiques me regardèrent et m'implorèrent mais je n'étais pas docteur!

Ce qui s'est passé ensuite dans ma tête est simple à analyser : si je n'arrivais pas à le faire respirer, il allait tout simplement mourir. Surmontant mon appréhension, je pris alors une pierre tranchante que le destin avait posée à mes pieds et je lui ouvris la trachée artère d'un seul coup, d'un seul. Ca saignait beaucoup mais j'entendis l'air passer enfin et je me mis à hurler pour que les gens alentour puissent m'aider.

Accueilli à l'hôpital le plus proche, il fut intubé et put revenir à cette vie qu'il n'avait pas mérité de quitter.

Ce n'est que quelques jours plus tard que le chirurgien nous apprit la mauvaise nouvelle : la pierre qui l'avait sauvé lui avait aussi sectionné les cordes vocales et il ne pouvait rien y faire; l'enfant serait muet le restant de ses jours.

Le soir suivant, sa tribu organisât un Pow Wow en mon honneur et Tourne-autour-de-l'ours déclara solennellement que je devenais son frère, que la vie de son fils m'appartenait et que le nom de celui-ci serait désormais: Parle-avec-les-yeux. Pas un mot, pas une pensée sur la perte des cordes vocales : les indiens ont la sagesse de tirer le bon de chaque situation et de laisser le mauvais s'enfuir avec le temps.

 

Epilogue:

Le muséum d'histoire des indiens me félicita d'avoir ramené toutes ces notes et surtout d'avoir gardé l'endroit secret : tant de maisons construites sur d'anciens cimetières indiens sont si hantées que ce ne doit pas être une simple coïncidence…

 

 

 

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 12:58

Ben mes aïeux ! C'est beau le Canada mais madame Poissard, son débris de toubib et ma pomme, on était vachement joyce de rentrer au pays.

Pourtant c'était pas vraiment le Canada : c'était le Québec libre et les gens, là bas, sont assez symphatoches même si on entrave pas bien ce qu'ils racontent. Ils te font croire que le bison c'est un bœuf mais moi j'ai vu les castagnettes qui leur pendaient entre les guiboles et ça n'a rien à voir avec celles des bœufs qui, comme vous ne l'ignorez pas, sont les eunuques de la famille.

Bref, nous voici dans l'avion qui s'est posé pour nous à Jean-Lesage cause qu'on avait raté le PET direct Paris (pour les ceusses qui l'ignorent, PET ça veut dire Pierre Elliot Trudeau du nom de l'aréoport du même nom).

D'entrée, une mémère m'a branché et, avec son beau parler difficile à décrypter, elle m'a raconté des tas de choses sur un château qui aurait eu six rois d'affilé, d'une cousine à elle aussi gro… aussi charmante que ma Poissard et m'a affirmé que le Québec était au Canada. C'est là que j'ai compris qu'elle décoconnait un peu. A moins qu'elle soit une de ces farceuses qui te font l'humour à froid sans préliminaires ?

Juste après, nous avons eu droit à un festival de jets de la part de ma chère épouse qui, comme d'hab, s'était empiffrée de merdasses avant de prendre l'avion. Heureusement, ce bon docteur a fait ce qu'il fallait pour stopper les émissions de ma libellule.

Là où j'ai eu le trouillomètre à zéro, c'est quand le rideau séparant les classes s'est entr'ouvert : figurez vous qu'il y avait deux terroristes qui devaient certainement préparer un attentat.

L'un avait un blanc à la place d'une moustache très récemment rasée et l'autre s'était enroulé la tronche avec un chat d'or qui miaulait pas…

Si le gonze venait de se raser la moustache c'était sûrement pour pas ressembler à ses collègues qui avaient piloté les avions du 11 septembre.  Et à voir leurs gestes, ils en avaient après un passager de notre classe.

Ensuite le gonze enveloppé dans le chat d'or est allé aux toilettes et il est revenu déguisé en femme!

C'en était trop: c'est là que j'ai pris la décision de sauver l'avion, ses passagers et moi aussi par la même occase.

Me faufilant entre les sièges, tel un iroquois rusé comme un sioux, j'arrive à gagner, en douce, le recoin des hôtes et des hôtesses; ils sont en train de discuter de la pluie et du mauvais temps.

-        Mes amis, leur dis-je en chuchotant, gardez votre calme et écoutez moi attentivement; nous avons un faux couple de terroristes à bord…

-        Hein ? Quoi ? Les tronches de tout ce petit monde vire à un blanc qui me rappelle ces petites maisons du fond de l'Espagne. Ne nous affolons pas, qu'avez-vous de prévu dans note cas?

-        Euh… nous on saute en parachute !

-        Mais ca va pas la tête ? Et votre devoir envers vos passagers ? M'insurge-je

-        Ecoutez monsieur, comme vous racontez des âneries, nous on vous répond pareil, on est quitte.

-        Mais… mais… enfin, qui vous dit que ce ne sont pas des terroristes?

-        Ben, on leur a demandé, me répond l'hôte en rigolant.

-        Vous vous foutez de moi, hein? C'est la caméra cachée, hein? Et moi, j'ai marché! Hurle-je.

-        Mais non, mon bon monsieur, mais depuis deux mois, nous avons une machine anti terroristes qui lit dans le cerveau et comme ça, nous savons ce que peuvent penser les passager en temps réel. Tenez par exemple, je suis sûr que le docteur de votre femme n'est pas que son docteur…

-        Hein ? qu'insinuez-vous par là?

-        Ho, par là, moi je n'insinue pas grand chose, si vous voyez ce que je veux dire, me répond-il avec un sourire narquois au bord des lèvres. Allez, monsieur Poissard, retournez à vote place: nous maîtrisons la situation.

Abasourdis par cette vérité qui me taraudait depuis longtemps, terrassé par ses conséquences, tout en regagnant ma place, je me dis qu'à toute chose malheur est bon: je ne payerai plus les visites chez cet empaffé de docteur.

Heureusement, l'avion atterri, sous les applaudissements des passagers sauf du docteur : il est encore entrain de faire des impositions de mains sur les nibards à madame Poissard, ma femme.

Enfin libres nous allions partir quand ma voisine québécoise me fait un scandale au sujet d'une valise que j'aurais soi-disant voulu lui chouraver ??? J'ai bien essayé d'expliquer à la jobastre que c'était juste la curiosité qui m'avait poussé : c'était bien la première fois de ma vie que je voyais une valise avec une queue de ragondin ou de raton hâbleur.

Si vous voyez ce que je veux dire...

 

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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 12:48

Ben mes aïeux ! C'est beau le Canada mais madame Poissard, son débris de toubib et ma pomme, on était vachement joyce de rentrer au pays.

Pourtant c'était pas vraiment le Canada : c'était le Québec libre et les gens, là bas, sont assez symphatoches même si on entrave pas bien ce qu'ils racontent. Ils te font croire que le bison c'est un bœuf mais moi j'ai vu les castagnettes qui leur pendaient entre les guiboles et ça n'a rien à voir avec celles des bœufs qui, comme vous ne l'ignorez pas, sont les eunuques de la famille.

Bref, nous voici dans l'avion qui s'est posé pour nous à Jean-Lesage cause qu'on avait raté le PET direct Paris (pour les ceusses qui l'ignorent, PET ça veut dire Pierre Elliot Trudeau du nom de l'aréoport du même nom).

D'entrée, une mémère m'a branché et, avec son beau parler difficile à décrypter, elle m'a raconté des tas de choses sur un château qui aurait eu six rois d'affilé, d'une cousine à elle aussi gro… aussi charmante que ma Poissard et m'a affirmé que le Québec était au Canada. C'est là que j'ai compris qu'elle décoconnait un peu. A moins qu'elle soit une de ces farceuses qui te font l'humour à froid sans préliminaires ?

Juste après, nous avons eu droit à un festival de jets de la part de ma chère épouse qui, comme d'hab, s'était empiffrée de merdasses avant de prendre l'avion. Heureusement, ce bon docteur a fait ce qu'il fallait pour stopper les émissions de ma libellule.

Là où j'ai eu le trouillomètre à zéro, c'est quand le rideau séparant les classes s'est entr'ouvert : figurez vous qu'il y avait deux terroristes qui devaient certainement préparer un attentat.

L'un avait un blanc à la place d'une moustache très récemment rasée et l'autre s'était enroulé la tronche avec un chat d'or qui miaulait pas…

Si le  gonze avait rasé sa moustache, c'était certainement pour ne pas ressembler aux pilotes des avions du 11 septembre.  Et à voir leurs gestes, ils en avaient après un passager de notre classe.

Ensuite le gonze enveloppé dans le chat d'or est allé aux toilettes et il est revenu déguisé en femme!

C'en était trop: c'est là que j'ai pris la décision de sauver l'avion, ses passagers et moi aussi par la même occase.

Me faufilant entre les sièges, tel un iroquois rusé comme un sioux, j'arrive à gagner, en douce, le recoin des hôtes et dle gonze venait de se raser la moustache c'était sûrement pour pas ressembler à ses collègues qui avaient piloté lees hôtesses; ils sont en train de discuter de la pluie et du mauvais temps.

-        Mes amis, leur dis-je en chuchotant, gardez votre calme et écoutez moi attentivement; nous avons un faux couple de terroristes à bord…

-        Hein ? Quoi ? Les tronches de tout ce petit monde vire à un blanc qui me rappelle ces petites maisons du fond de l'Espagne. Ne nous affolons pas, qu'avez-vous de prévu dans note cas?

-        Euh… nous on saute en parachute !

-        Mais ca va pas la tête ? Et votre devoir envers vos passagers ? M'insurge-je

-        Ecoutez monsieur, comme vous racontez des âneries, nous on vous répond pareil, on est quitte.

-        Mais… mais… enfin, qui vous dit que ce ne sont pas des terroristes?

-        Ben, on leur a demandé, me répond l'hôte en rigolant.

-        Vous vous foutez de moi, hein? C'est la caméra cachée, hein? Et moi, j'ai marché! Hurle-je.

-        Mais non, mon bon monsieur, mais depuis deux mois, nous avons une machine anti terroristes qui lit dans le cerveau et comme ça, nous savons ce que peuvent penser les passager en temps réel. Tenez par exemple, je suis sûr que le docteur de votre femme n'est pas que son docteur…

-        Hein ? qu'insinuez-vous par là?

-        Ho, par là, moi je n'insinue pas grand chose, si vous voyez ce que je veux dire, me répond-il avec un sourire narquois au bord des lèvres. Allez, monsieur Poissard, retournez à vote place: nous maîtrisons la situation.

Abasourdis par cette vérité qui me taraudait depuis longtemps, terrassé par ses conséquences, tout en regagnant ma place, je me dis qu'à toute chose malheur est bon: je ne payerai plus les visites chez cet empaffé de docteur.

Heureusement, l'avion atterri, sous les applaudissements des passagers sauf du docteur : il est encore entrain de faire des impositions de mains sur les nibards à madame Poissard, ma femme.

Enfin libres nous allions partir quand ma voisine québécoise me fait un scandale au sujet d'une valise que j'aurais soi-disant voulu lui chouraver ??? J'ai bien essayé d'expliquer à la jobastre que c'était juste la curiosité qui m'avait poussé : c'était bien la première fois de ma vie que je voyais une valise avec une queue de ragondin ou de raton hâbleur.

Si vous voyez ce que je veux dire…

 

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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 14:59

Le soleil s'explose dans mes yeux.

Un petit faucon pèlerin plonge à côté de moi vers le bas de la falaise. Il me regarde et je sens comme de l'incompréhension dans son œil interrogateur.

Le trou noir.

Longtemps.

Le chant de la rivière me berce.

J'ai froid.

Le trou noir.

Les deux loups me reniflent et s'éloignent.

Quoi ? Elle ne vous plaît pas mon odeur ?

Le trou noir.

Un des loups me mordille une manche de mon tricot.

Maman, pourquoi pleures-tu ?

Le sifflement assourdissant d'un moteur.

Je n'ai plus froid.

Le trou noir.

Longtemps.

Des bip bip insupportables; Je veux retourner dans la rivière.

Un visage angélique se penche sur moi; Dieu que cette femme est belle.

Le trou noir.

-        Allons monsieur, réveillez vous ! La voix doit être celle du visage tellement elle est chaude.

-        Allons monsieur…

J'ouvre les yeux; je suis dans une chambre toute blanche et la femme toute de blanc vêtue me regarde en souriant, puis ses lèvres articulent des sons.

-        Alors ?vous voici parmi nous ? Vous pouvez dire que vous avez eu de la chance, vous! Ce n'est pas raisonnable de faire de la varappe tout seul!

-        Ou suis-je ? arrive-je enfin à articuler.

-        A l'hôpital St André, allez, ne vous énervez pas le docteur va venir.

Plus tard, on me racontera que j'ai dévissé d'une paroi et que c'est quatre jours après, qu'intrigué par le hurlement d'un loup, un promeneur l'a suivi de loin et m'a trouvé trempé au bord d'une petite rivière au bas de la falaise du faucon.

Un coma de vingt jour et me revoici dans ce monde merveilleux.

La seule question que tout le monde se pose est de savoir qui m'a sorti de la rivière….

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 00:16

Ha, les coups… c’est rien de les prendre, encore faut-il les digérer… L’autre matin, je me lève de mauvaise humeur car j’avais fait un cauchemar incroyable : jugez-en par vous-même.

J’ai rêvé que je me promenais boulevard du gnon et qu’une multitude de gens arrivait vers moi pour me donner une correction…

Il y avait le boxeur qui m’a  filé un uppercut

Puis le pâtissier m’a collé une tarte

le noir m’a envoyé un marron

le médecin, une toise : oui, c’était un médecin de la médecine du travail… vous savez bien : ceux qui servent à rien mais qui coûtent cher à la sécu

le confiseur une praline

le menuisier, un taquet

le paysan, une avoine

l’alcolo, une tournée

le gaucher, une droite

le cévenol, une châtaigne

le bidasse, un ramponeau 

le musicien, un jab

le fumeur, une bastos

le boulanger, un pain

le forain, une beigne

le bûcheron m’a cogné

l’artilleur m’a envoyé un scud

le viennois, m’a filé une valse

le fauché, une raclée

j’ai pris deux baffles par un haut parleur qui était enceinte

j’ai reçu un pruneau par un gars qui était à jeun

j’ai ouvert le placard j’ai pris une mite et ma femme est rentrée des courses et elle me dit : « tu as raté un super truc au super marché : il faisait une journée coup de poing ! »

Comment voulez vous qu’après ça, je n’aie pas de bleus à l’âme ?

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 08:59

Je vous ai pas déjà causé de la cousine Guggy, la canadienne du Québec ? Ben figurez vous qu'elle nous a invité à aller la voir chez elle, au Canada.

Quand je dis invité, c'est juste façon de parler because qu'il a fallu se farcir les billets d'avion et chez Air France, ils acceptent pas le black; mais bon le geste y était et elle a eu la bonté de nous réserver un hôtel près de chez elle.

Nous voilà donc embarqués vers le Québec "libre" comme aurait dit notre semeur de merde, le grand Charles.

Le vol fut normal dans la mesure où madame Poissard, ma femme, ne vomit pas plus que le repas de la veille et son quatre heure.

Ce charmant docteur ayant eu la bonté de nous accompagner, côté pharmago nous étions à l'aise, Blaise.

Après avoir diagnostiqué le mal et son remède, du "pompe l'air la pilule contre le mal de l'air" il en demande à l'hôtesse de l'air qui, elle, avait le mal de mer. Le toubib appelle le steward qui avait l'air d'avoir les pieds sur terre mais, en réalité il était tête en l'air et voyant la tronche à l'envers de ma gro… de ma femme, madame Poissard, il la rassure en lui disant que les vécés étaient bouchés et qu'elle n'avait qu'à vomir dans son sac car les sacs à vomi n'étaient pas prévus sur ce vol.

Hou ! Que ça commençait mal !

Heureusement, cet empafé de docteur a fait des impositions de mains sur les nibards à madame Poissard et ça a marché; Moi, je lui ai juste demandé qu'est-ce qu'il dirait si moi je mettait la main sur ses impositions et il a rien pigé, ce con.

Bref, après une descente en escalier nous voici posés sur le magnifique aéroport Jean-Lesage et dans l'ambiance canadienne incomparable où le parler des cousins est tellement adorable avec leur "ain" à la place des "an".

"- Vous aut', les ceusins Frinçais, vous êt' bin nèïfs d' croèr que tout l'mond' doit vous écouter com' des donneurs d'leçons."

Et paf, je prends ça dans mes gencives de la part d'une matrone plus imposante que ma Poissard; la fielleuse m'a répondu ça parce que j'y faisais remarquer qu'elle devrait pas trop s'asseoir sur ma valise sous peine qu'elle pète et elle a cru que je causais d'elle et non de la valise… Si vous sentez ce que je veux dire.

Arrivés en taxi à l'hôtel, "l'hôtel des six rois", la cousine Guggy nous attend et nous présente à la patronne qui se prénomme Claire (son père devait être vitrier).

Je me dis que je retiendrai ce moment où Claire des "six rois" m'a fait un bec car j'avais l'impression de l'avoir virtuellement vécu…

Elle nous  a expliqué, ensuite, qu'avant qu'elle ne l'achète, l'hôtel s'appelait "les six roses" et que le patron était alcolo… Elle a préféré changer de nom, pour avoir une foi inébranlable et ne pas se faire de bile pour son commerce.

Le lendemain, le premier désir de madame Poissard, ma femme, est d'aller dans un magasin d'alimentation… C'est dingue ça, non ? Faire six milles kilomètres pour visiter un magasin ! Y'a des baffes qui se perdent ! Mais comme j'étais de bonne humeur et que l'hôtel s'appelait "les six rois", je l'ai emmenée aux "quatre reines" dans Soler-Tracy, un quartier sympa de Québec. Ben vous me croirez si vous voulez, elle a rien acheté, madame Poissard, car elle a trouvé que tout était cher : 750 grammes de beurre de cacahuètes Kraft à 7,50 dollars, ça faisait quand même dix cents le gramme ! Et 750 grammes à perdre en rentrant !

Après, ce bon docteur a tenu absolument à ce qu'on aille voir des chutes Ouiatchouan à Val-Jalbert sur le lac St Jean: je vous raconte pas la trottepour voir des petites chutes de rien du tout. Une fois rentrée, fatiguée et énervée madame Poissard, ma femme, a tenu à ce qu'on aille voir les chutes Victoria le lendemain…  Sous le fou rire général des gens de l'hôtel. Moi, j'ai pas voulu la contrarier et j'ai été acheter un CD pour pas qu'on fasse quinze mille kilomètres car elle devait être la seule a ne pas savoir que les chutes Victoria c'est au Mozambique. Rien que le nom du CD nous a fait marrer : "Zambèze et z'en laisse"… mais là où madame Poissard a moins rigolé c'est quand on a voulu le passer : c'était un film porno !  C'est le troisième jour que ça été le plus intéressant car nous sommes allés à un Pow Wow Iroquois et là, mes amis, j'ai été complètement sidéré par les couleurs, les musiques des tambours et l'engagement de tous les participants; Ha, je vous garanti que ça vaut la fête votive de St Etienne d'Estréchure ! On a eu droit à "l'hommage spécial, puis à "la danse du soleil": fantastique ! On se demande pourquoi ces cons de visages pâles ont exterminés tant d'amérindiens. Le sheriff, qui est un indien Navarro qui a des mulets, nous a raconté que leurs ancêtres arrivaient même à se déchirer la peau pour rendre hommage à la souffrance de leur squaw pendant l'enfantement… C'est pas moi qui irait m'écorcher pour la mère Poissard, et puis d'ailleurs on a pas d'enfant : ça coûte trop cher; on a préféré avoir un chien… Rip qu'il s'appelle.
Y'avait un gonze tout emplumé qui faisait des signaux avec son calumet et je lui ai demandé ce que voulaient dire ses fumées… vous savez ce qu'il m'a répondu ? Que c'étaient les signaux pour dire à sa tribu qu'il avait arrêté de fumer.
Le summum c'est quand j'ai pu discuter avec le sorcier pour lui demander s'il pouvait rendre ma Poissard plus humaine et là, il m'a dit:
-        Hugh, désolé, moi pas faiseur de miracle… Et d'ailleurs, vous aviez un excellent shaman qui faisait de miracles en pagaille, mais vous l'avez crucifié avant qu'il donne ses trucs.
-        Doux Jésus me suis-je pensé.
Dans une boutique, notre bon docteur s'est mis à marchander comme un malade, le prix d'un tomawak; le marchand, un indien pied-noir de Mostaganem, s'est un peu foutu en colère; c'était la première fois que je voyais un indien sortir de sa réserve… il a tout de même accepté de descendre de deux dollars la hache qui en valait cent… Ma Poissard, qui calcule à la vitesse de l'éclair, a juste fait remarquer que ça faisait que deux pour cent.
Le lendemain, sur les conseils très avisés du sorcier, nous sommes allés visiter la grotte de la squaw, mais à part les tags des jeunes papooses désœuvrés, on a pas vu un seul dessin de bisons ou de loups; à croire que tous les peintres de la préhistoire venaient de chez nous, de Dordogne.
Ha, ce fut vraiment un voyage super fantastique et, pour le retour, on s'est vraiment tous marré au contrôle avant d'embarquer dans l'avion: le douanier a demandé à notre docteur d’où venait son tomawak car sur le manche il y avait inscrit : "made in China", si vous voyez ce que je veux dire…
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30 juillet 2012 1 30 /07 /juillet /2012 06:31
Le Capitaine Courage était une légende des océans. Il n'avait, parait-il, jamais connu la peur.

Son bateau, une fine goélette de 3 mats, était armé de 6 canons à tribord et 6 canons à gauche... Ha non, 6 canons à bâbord et 6 canons à droite... et zut!

Bref il avait 12 canons : 6 de chaque côtés...

Un jour, au large des côtes d'Espagne, la vigie se mets à crier de son accent sénégalais inimitable

-        Navi'e a t'ibo'd !!!

Le sang du capitaine Courage ne fais qu'un tour : le tour du propriétaire; il prend sa lunette longue vue, scrute longuement la bannière du navire approchant et s'écrie:

-        C'est un ennemi ! tous sur le pont!! armez les canons...  tribord… de gauche ! Préparez vous à l'attaque  et toi, moussaillon, apporte moi ma chemise rouge !

Devant tout l'équipage, il enfile sa chemise rouge et tourne son dur visage vers l'ennemi qui approche.

Le combat est terrible et sanglant, même pour les chrétiens.

 Plus tard, la victoire acquise, on partage le butin et on boit du rhum... beaucoup de rhum: c'est la coutume.

Dix jours après, on entend la vigie, perchée sur la hune du mat de misère, crier:

- Ale'te, ale'te ! Deux navi'es a bâbo'd de d'oite. 

Le Capitaine réagit immédiatement : il prend sa longue vue…

-        Ce sont des ennemis ! tous sur le pont!!  Armez les canons... heu... bâbord, hé oui ceux de gauche, andouille !  Et toi, moussaillon, apporte moi ma chemise rouge !

Et après un abordage brutal et un  combat sanglant pour tous mais surtout sans gland pour les enfants d'Abraham qui étaient circoncis,  il célèbre une nouvelle victoire à la tête de ses hommes.

Le soir, on partage le butin et on boit du rhum... beaucoup de rhum: c'est la coutume...

Cette chemise rouge était devenue un mystère pur tous les hommes d'équipage qui n'avaient pas inventé le marteau à bomber le verre. On voyait bien, à sa coupe, qu’elle ne sortait pas de chez LAGARFELD, vous savez le teuton qui tâte les tétons…mais c’est sa couleur qui intriguait…  Un jour, le mousse se hasarde à demander au Capitaine Courage:

-        Mais pourquoi cette chemise rouge, Capitaine ?  Le fier officier répond haut et fort:

-        Si je suis blessé pendant l'assaut, le sang pourra couler et vous, mes hommes, ne vous en apercevrez pas et vous conserverez ainsi votre ardeur au combat... Cette couleur rouge doit vous indiquer ma détermination !

Et tout l'équipage applaudit, même Crochette.

Quelques jours plus tard, une flotte de navires ennemis est signalée par la vigie :

- Ale'te, ale'te ! Douze bâtiments ennemis à t'ibord, une bonne quinzaine à bâbo'd  de d'oite et quat'e à la poupe. Tiens ? il y en aussi plusieu's devant nous.

Alors, en se grattant la joue tribord, le capitaine dit:

-        Fou you youille... tous sur le pont!! Armez tout les canons...  bâbord, tribord, de gauche et de droite aussi, andouille ! Puis baissant tristement la tête il murmure :

-        Et toi, moussaillon, apporte moi mon pantalon marron !

 
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26 juillet 2012 4 26 /07 /juillet /2012 00:19

Bien que démarrant comme des opérettes, les opéras de la vie oscillent souvent entre mélo et pathos sans que l'œil extérieur n'y puisse juger une  profondeur pudiquement dissimulée.

Les cohortes de grands rires ostentatoires alliées à un paraître lisse et impénétrable sont souvent ces quelques glaces affleurantes d'un iceberg trop noir en dessous de la ligne de flottaison du politiquement correct et que l'on jette en pâture à cette société qui vous entoure, qui vous exhorte au ronronnement salvateur pour tous.

Pitié, pas de vagues, pas de clapotis, pas même d'interprétations possibles qui gâcheraient les instants fragiles des relations fugaces qui fuient le raisonnement de la consensualiste profonde.

Untel à un cancer? Vite expédions-lui des obus de banalités sécurisantes cuisinés aux statistiques rassurantes qui doivent lui ouvrir la porte de la sérénité, tout en nous faisant abstraction  d'un regard au fond des yeux ; c'est pourtant ce seul regard que cherche le pestiféré et que nous n'avons pas toujours le courage d'offrir comme si le cancer était contagieux par les yeux…

Untel chemine à côté d'un précipice? Ha, ces maladies mentales ! Car enfin, il faut être fou pour vouloir quitter cette vie si belle ! Ce n'est qu'après la tragique fin qu'on peut affirmer qu'on avait essayé de lui parler, de lui faire sentir la beauté du printemps, mais hélas : la lutte était inégale, mon brave monsieur, et puis on était en hiver.

Et lorsque le dernier accompagnement du cher disparu n'est pas prévu pour cause de banalité incontournable, on a si vite fait de penser que, de toutes façons, lui non plus ne viendra à notre propre enterrement.

Je vous le crie, mes faux amis, le monde polissé  de l'homo civilisisus ne vaut pas tripette comparé à la vraie solidarité de ceux qui vivent dans la survie que la famine et les maladies guettent : eux, au moins, savent la valeur d'un regard amical.

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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 15:31

La rumeur aime bien faire courir des bruits, c’est connu ; Mais à quelle vitesse courent ils, ces bruits ? En voilà une bonne question !

Déjà, on sait que pour courir, un bruit doit franchir le mur du con qui le colporte et il faut vraiment être con pour aider un bruit à faire le mur, car, tout le monde l’a entendu dire : les murs ont des oreilles mais pas de bouche pour colporter !

Ensuite, personne n’identifie le bruit colporté… Imaginez que le bruit coure que l’alarme de votre villa ne fonctionne plus : ineptie totale que de faire courir le bruit d’un silence, non ?

Et votre alarme, ainsi muette, encouragera les voleurs à vous cambrioler, sans bruits… et c’est la larme à l’œil que vous alerterez la police qui, comme d’habitude, va faire un de ces bruits en arrivant ! Quel barouf ! Et votre agent d’assurance, qui n’en manque pas, va vous demander in petto : « Et vous n’avez pas entendu de bruit ? » « Mais si, monsieur mon assureur, mais le bruit est parti avant que j’arrive ! Maintenant il est si loin que ce n’est plus qu’un bruit de fond ! »

Et c’est à son silence que vous comprendrez que faire du bruit pour rien équivaut souvent à faire courir un faux bruit sur une vraie rumeur du genre : « D’après la cousine de ma tante, qui est dans l’attente de mon cousin, il paraîtrait que notre  monde tourne bien rond… »

Alors, chut… Silence…. On nous écoute…

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18 juillet 2012 3 18 /07 /juillet /2012 23:56

Le soir arrive enfin pour me tenir la tête hors du cloaque mouvant qui m'aspire insidieusement pendant toutes les heures du jour.

La grande ourse se secoue majestueusement  et l'étoile polaire me réchauffe.

Ce cosmos qui m'attire est infiniment léger, infiniment juste, infiniment ciel à ciel pour m'aider à combattre ces terriens trop terre à terre, trop vils et trop veules.

Un jour, un soir, j'arriverai à m'échapper de ces mains qui m'agrippent pour pouvoir rejoindre tonton Georges, le grand Jacques et le vieux Léo, l'anar plus à gauche que la rive gauche.

Nous boirons des canons en riant sur les femmes infidèles des amis de Georges, le grand Jacques nous expliquera qu'on a loupé les trois quarts d'une vie meilleure pendant que Léo continuera à se demander si avec le temps tout s'en va.

En attendant, je dois être raisonnable; comme ils disent; je ne dois pas faire de vagues qui dérangeraient leur petit bonheur de train train bien lisse et bien tourné vers leur intérieur où je ne peux m'extérioriser.

Allez, soyons lâche un jour de plus, un jour où la grande ourse restera éteinte.

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  • : Marcus Santner
  • : La fée Lée qui s'est penchée sur mon berceau avait un lumbago carabiné mais elle m'a appris que même n'étant pas le meilleur, on peut sourire du pire.Ainsi, l'humour des mots m'a pris très jeune et ne m'a jamais lâché.Pourvou qué ça doure.
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